Le CSSA, après l’embellie entrevue à Laval, voulait absolument se prouver qu’il méritait mieux que cette peu reluisante 17e place au classement. Or, que peut-il y avoir de mieux que la venue d’un prétendant à la montée pour étalonner sa véritable valeur ? Malheureusement, on ne saura jamais si ce sont les Ardennais ou les Nantais qui l’ont provoqué, mais de match, il n’y eut point… Le CSSA a-t-il etouffé le FCNA, le forçant à déjouer dès les premières minutes ? Ou bien les Nantais ont-ils simplement oublié de jouer ? Cette parodie de match où 10 joueurs campent dans leurs 30 mètres, les Sedanais ne l’ont ni voulue ni méritée, mais ils ont su y survivre, en se battant sur tous les ballons, en gagnant 4 duels sur 5, en jouant vers l’avant, en combinant, bref, en jouant au football sans se soucier d’autre chose que de défendre collectivement et d’attaquer collectivement. “Si vous pouvez marquer 6 buts à votre adversaire, ne vous contentez pas de 3 ou 4 ! En arrêtant de jouer, vous tombez dans la facilité, et vous manquez de respect à votre adversaire…”. Cette maxime de Robert Herbin, les Sedanais devaient l’avoir en tête car jamais en cette soirée ils n’ont stoppé le rouleau-compresseur, montant progressivement en puissance jusqu’à en ecoueurer des Nantais qui n’en pouvaient plus mais… Bien que le score fut vierge à la mi-temps, Sedan s’était procuré de belles occasions, sans avoir eu à souffrir des quelques contres adverses. Nantes, totalement absent des débats, avait subi autant que faire se peut, mais néanmoins sans craquer. CELA ne pouvait perdurer ainsi…
En seconde période, Nantes a surnagé pendant 1/4 d’heure, jusqu’à la 60e minute. Mais l’embellie ne pertuba que moyennement les Sedanais. Dans le dernier tiers de la mi-temps, ils concrétisèrent enfin leur implacable et incontestable domination en inscrivant 3 buts, tous aussi somptueux les uns que les autres ! Yohan Eudeline, principalement sur son côté gauche, très actif et percutant pendant cette rencontre, allait donner 2 ballons décisifs : l’un pour Jérôme Lemoigne, l’autre pour Stanislas Oliveira. Sur le 1er, le capitaine sedanais amortissait de la poitrine le ballon repoussé par un défenseur, puis le reprenait de volée pour le placer dans la lucarne gauche du gardien. Malgré son plongeon desespéré, il ne pouvait empêcher le poteau rentrant et l’ouverture du score. Sur le 2e, consécutif à un long déboulé, le jeune Oliveira, à peine entré en jeu, reprenait ce joli et précis centre au second poteau. Il plaçait un plat du pied en pleine course, propulsant le cuir dans le petit filet. C’est Marcus Mokaké, pour fêter son 28e anniversaire, qui allait définitivement enfoncer le clou : il partait seul du rond central, mystifiait 3 défenseurs, et plaçait une frappe croisée du gauche, dans la lucarne opposée, laissant le pauvre sans réaction ! La fête était complète, le public rassasié, et les joueurs pouvaient savourer cette leçon de football qu’ils venaient d’infliger aux fantômes de 11 canaris particulièrement déplumés…
La fiche technique du match :
Sedan (Stade Louis-Dugauguez). Arbitre : Stéphane Lannoy.
17764 spectateurs
Sedan – Nantes : 3-0 (0-0)
Buts : Le Moigne (74′), Oliveira (82′), Mokaké (91”) pour Sedan
Sedan : Costil, Cantini, Traoré, Baysse, Le Moigne (Lucau 88′), Sidibé, Abdallah, Mokaké, Allart (Oliveira 79′), Eudeline, Hénaini (Lasimant 70′).
Entraineur : Landry Chauvin
Nantes : Kamenar, Pierre, Jarjat, Mareval, Sambou, Abdoun (Keserü 32′), Darbion, Ba, De Freitas, Vainqueur (Hanni 83′), Zerka (Djordjevic 73′).
Entraineur : Gernot Rohr
Cartons : Mokaké pour Sedan
Jarjat, Mareval pour Nantes